Dans l'œil du détective :
‘’C’est normal tu es un crosseur et le plus gros moron du Québec’’
Dans cette affaire, tout a commencé par une injure publiée sur Facebook. Un individu, dans un élan de colère ou de provocation, a traité un autre homme d'affaires de "cr*sseur" et de "plus gros moron du Québec". Convaincu que ces propos avaient terni sa réputation, ce dernier a intenté une action en diffamation, réclamant 100 000 $ en dommages-intérêts, dont 50 000 $ pour dommages moraux et 50 000 $ pour dommages punitifs.
Mais au tribunal, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Ce qui manquait à cet homme d'affaires n'était pas de la détermination, mais des preuves concrètes.
Le juge a rejeté sa demande pour les raisons suivantes :
Manque de preuves concrètes de préjudice : L'homme d'affaires n'a pas réussi à prouver que les propos avaient réellement affecté sa réputation. En d'autres termes, il n'a pas pu montrer que d'autres personnes avaient réellement changé d'opinion sur lui à cause de ces propos.
Il n'a pas fourni de preuves quant à l'étendue de la diffusion de la publication sur Facebook. Le tribunal n'a pas pu établir combien de personnes avaient réellement vu, commenté ou partagé le post, ce qui aurait été important pour prouver l'impact de l'injure sur une large audience.
Le plaignant et ses témoins étaient eux-mêmes en difficulté pour démontrer des exemples négatifs concrets suite à la publication , affaiblissant ainsi la demande de dommages.
Le fait qu'il n'ait pas pris de mesures pour faire retirer la publication, alors qu'il aurait pu le faire facilement, a indiqué qu'il n'accordait que peu d'importance à l'injure, rendant sa demande de compensation encore moins convaincante.
Voici ce que nous aurions pu faire pour lui :
Avec l’œil et les outils du détective, nous aurions analysé les interactions sur la publication, recensant chaque commentaire, partage et vue pour évaluer quantitativement et qualitativement les conséquences de la diffusion. Cela aurait permis de démontrer un lien direct entre la publication et des dommages.
Nous aurions mené une enquête approfondie pour valider ou réfuter l'hypothèse selon laquelle la publication avait eu des conséquences sur ses affaires, comme des difficultés à recruter ou à attirer des clients.
Mais notre rôle va au-delà de la simple collecte de preuves et de leur analyse. Si nos investigations avaient révélé un manque de faits concrets pour soutenir sa réclamation, il l’aurait su d’avance et son avocat aussi, leur évitant ainsi des frais supplémentaires et leur permettant de revoir leur stratégie. Parfois une négociation hors cour est une bonne option.
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